Infractions routières et assurance : Comprendre les impacts sur votre contrat et vos primes

Les infractions routières peuvent avoir des conséquences importantes sur votre assurance automobile. Entre augmentation des primes et résiliation de contrat, les répercussions financières peuvent être lourdes. Découvrez comment les infractions influencent votre assurance et quelles sont vos options pour limiter leur impact.

Les différents types d’infractions routières

Le Code de la route distingue plusieurs catégories d’infractions, classées selon leur gravité :

– Les contraventions : de la 1ère à la 5ème classe, elles concernent les infractions les moins graves comme les excès de vitesse inférieurs à 50 km/h ou le stationnement gênant. Elles entraînent une amende et un retrait de points.

– Les délits routiers : plus graves, ils incluent la conduite sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiants, le grand excès de vitesse (supérieur à 50 km/h) ou le délit de fuite. Ils sont passibles d’amendes élevées, de suspension ou annulation du permis, voire de peines d’emprisonnement.

– Les crimes routiers : extrêmement rares, ils concernent les infractions ayant entraîné la mort avec circonstances aggravantes.

Maître Dupont, avocat spécialisé en droit routier, précise : « Chaque infraction a un impact différent sur l’assurance. Les contraventions ont généralement des conséquences limitées, tandis que les délits peuvent entraîner une résiliation du contrat. »

L’impact des infractions sur votre contrat d’assurance

Les infractions routières peuvent affecter votre contrat d’assurance de plusieurs manières :

1. Augmentation des primes : C’est la conséquence la plus fréquente. Selon une étude de la Fédération Française de l’Assurance, un premier retrait de points entraîne en moyenne une hausse de 5% de la prime. Cette augmentation peut atteindre 50% pour les infractions graves ou répétées.

2. Perte du bonus : Le coefficient de réduction-majoration (CRM) peut être impacté, entraînant une perte partielle ou totale du bonus accumulé au fil des années.

3. Exclusion de garanties : Certaines garanties optionnelles peuvent être supprimées par l’assureur, comme la garantie conducteur ou le prêt de volant.

4. Résiliation du contrat : Dans les cas les plus graves (délit routier, alcoolémie), l’assureur peut résilier le contrat à l’échéance annuelle, voire immédiatement en cas de fausse déclaration.

Maître Martin, avocate en droit des assurances, souligne : « L’assureur n’a pas automatiquement connaissance des infractions. C’est lors de la déclaration annuelle ou d’un sinistre que ces informations peuvent être révélées. »

Le système de bonus-malus et son fonctionnement

Le système bonus-malus est un mécanisme qui ajuste la prime d’assurance en fonction du comportement du conducteur :

– Le bonus récompense les conducteurs sans sinistre responsable. Il diminue chaque année de 5%, jusqu’à un maximum de 50% de réduction.

– Le malus pénalise les conducteurs responsables d’accidents. Il augmente de 25% par sinistre responsable.

Le CRM évolue chaque année à la date anniversaire du contrat. Un conducteur débutant commence avec un coefficient de 1, qui peut descendre jusqu’à 0,50 (50% de réduction) ou monter jusqu’à 3,50 (250% d’augmentation).

« Le système bonus-malus vise à responsabiliser les conducteurs », explique M. Durand, expert en assurance automobile. « Il incite à adopter une conduite prudente pour bénéficier de primes attractives. »

Les obligations de déclaration à l’assureur

Le Code des assurances impose certaines obligations de déclaration à l’assuré :

1. Déclaration initiale : Lors de la souscription du contrat, vous devez déclarer tous les éléments permettant à l’assureur d’évaluer les risques, y compris les antécédents d’infractions.

2. Déclaration en cours de contrat : Toute modification du risque (changement d’usage du véhicule, nouveau conducteur) doit être signalée dans les 15 jours.

3. Déclaration annuelle : À chaque échéance, l’assureur peut vous demander de déclarer les éventuelles infractions commises durant l’année écoulée.

Attention : une fausse déclaration intentionnelle peut entraîner la nullité du contrat et le refus d’indemnisation en cas de sinistre.

« La transparence est essentielle dans la relation avec votre assureur », insiste Maître Dubois, avocat en droit des assurances. « Une déclaration honnête permet d’éviter des situations délicates en cas de sinistre. »

Stratégies pour limiter l’impact des infractions sur votre assurance

Plusieurs options s’offrent à vous pour atténuer les conséquences des infractions routières :

1. Contester l’infraction : Si vous estimez l’infraction injustifiée, vous pouvez la contester auprès de l’Officier du Ministère Public. Un avocat spécialisé peut vous assister dans cette démarche.

2. Suivre un stage de récupération de points : Ces stages permettent de récupérer jusqu’à 4 points sur votre permis. Ils peuvent être volontaires ou imposés par le juge.

3. Opter pour une assurance au kilomètre : Si vous conduisez peu, ce type de contrat peut vous faire réaliser des économies malgré une infraction.

4. Augmenter votre franchise : En acceptant une franchise plus élevée, vous pouvez négocier une prime moins importante.

5. Changer d’assureur : Comparer les offres peut vous permettre de trouver un contrat plus avantageux, même après une infraction.

M. Leroy, courtier en assurance, conseille : « N’hésitez pas à solliciter plusieurs devis et à négocier avec votre assureur actuel. Une approche proactive peut vous faire économiser plusieurs centaines d’euros par an. »

Le cas particulier de la conduite sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiants

La conduite sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiants est considérée comme particulièrement grave par les assureurs :

– Elle entraîne souvent une résiliation immédiate du contrat d’assurance.

– L’assureur peut refuser d’indemniser les dommages causés au véhicule.

– Le conducteur peut être condamné à rembourser les indemnités versées aux victimes par le Fonds de Garantie des Assurances Obligatoires (FGAO).

– Il devient très difficile et coûteux de retrouver une assurance par la suite.

Maître Lefebvre, avocat pénaliste, met en garde : « Les conséquences d’une conduite sous influence vont bien au-delà des sanctions pénales. Les répercussions sur l’assurance peuvent être catastrophiques financièrement. »

L’assurance des conducteurs à risque

Les conducteurs ayant commis des infractions graves ou répétées peuvent être considérés comme « à risque » par les assureurs. Dans ce cas :

– Certains assureurs refusent de les couvrir.

– Les primes proposées sont souvent très élevées, pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros par an.

– Les garanties sont généralement limitées au minimum légal (responsabilité civile).

Des solutions existent néanmoins :

1. Le Bureau Central de Tarification (BCT) peut imposer à un assureur de vous couvrir si vous avez essuyé au moins 3 refus.

2. Certains courtiers sont spécialisés dans l’assurance des conducteurs à risque et peuvent vous aider à trouver une couverture adaptée.

3. Avec le temps et une conduite irréprochable, il est possible de retrouver progressivement des conditions d’assurance plus favorables.

« La patience et la prudence sont essentielles pour les conducteurs à risque », conseille Mme Moreau, experte en réinsertion des conducteurs. « Il faut accepter des conditions strictes pendant quelques années pour regagner la confiance des assureurs. »

Les infractions routières ont des répercussions significatives sur votre assurance automobile. Une connaissance approfondie de vos droits et obligations, ainsi qu’une conduite responsable, sont essentielles pour maintenir une couverture optimale à un coût raisonnable. En cas de difficulté, n’hésitez pas à consulter un professionnel du droit ou de l’assurance pour vous guider dans vos démarches.

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