Les accidents du travail peuvent avoir des conséquences dramatiques, tant pour les travailleurs que pour les entreprises. Parmi les équipements de protection individuelle (EPI), les chaussures de sécurité jouent un rôle primordial dans la prévention des risques professionnels. Dans cet article, nous abordons l’importance du port obligatoire de chaussures de sécurité et les réglementations en vigueur.
La réglementation en matière de chaussures de sécurité
En France, le Code du travail impose aux employeurs de mettre à disposition des salariés, gratuitement et en bon état, des EPI adaptés aux risques encourus lors de l’exercice de leur activité. Les chaussures de sécurité font partie intégrante des EPI et doivent être conformes aux normes européennes EN ISO 20345 (chaussures) ou EN ISO 20347 (chaussures sans coque).
Il appartient ainsi à l’employeur d’évaluer les risques professionnels liés à chaque poste et d’en informer les salariés par le biais du Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP). De plus, l’employeur a l’obligation d’informer et former ses salariés sur l’utilisation correcte des EPI mis à leur disposition.
L’importance du port de chaussures de sécurité
Les chaussures de sécurité ont pour objectif principal la protection des pieds contre divers dangers présents dans l’environnement professionnel. Les risques peuvent être variés : chutes d’objets lourds, coupures, perforations, écrasements, glissades ou encore contact avec des substances dangereuses.
Le port de chaussures de sécurité permet ainsi de prévenir les accidents du travail et les arrêts maladie qui en découlent. Une étude réalisée en 2019 par l’Assurance Maladie – Risques professionnels révèle que les accidents liés aux chutes de plain-pied ont représenté près de 25 % des accidents du travail en France.
Porter des chaussures de sécurité appropriées est donc essentiel pour garantir la sécurité et la santé des travailleurs dans leur environnement professionnel. Cela contribue également à limiter les coûts pour les entreprises, tant au niveau des indemnisations que des pertes d’exploitation liées aux accidents du travail.
Le choix des chaussures de sécurité adaptées
Il existe différents types de chaussures de sécurité, classifiés selon leurs caractéristiques techniques et leur niveau de protection. Selon la norme EN ISO 20345, on distingue notamment :
- Les chaussures SB (Safety Basic) : elles offrent une protection minimale avec une coque résistant à un choc de 200 joules et une compression de 15 kN.
- Les chaussures S1 : elles présentent les mêmes caractéristiques que les SB, mais sont également antistatiques et possèdent un talon absorbeur d’énergie.
- Les chaussures S2 : elles offrent les mêmes protections que les S1, avec en plus une résistance à la pénétration et à l’absorption d’eau.
- Les chaussures S3 : elles intègrent l’ensemble des protections des S2, ainsi qu’une semelle anti-perforation et une semelle extérieure antidérapante.
Le choix des chaussures de sécurité doit être réalisé en fonction des risques spécifiques rencontrés par les travailleurs. Par exemple, un ouvrier sur un chantier de construction aura besoin de chaussures de type S3, tandis qu’un employé dans un entrepôt pourra se contenter de chaussures S1.
Les obligations du salarié
Le salarié a également des obligations en matière de port de chaussures de sécurité. Il doit ainsi veiller à utiliser les EPI mis à sa disposition conformément aux instructions données par l’employeur et aux règles d’utilisation préconisées par le fabricant. De plus, il doit signaler tout dysfonctionnement ou détérioration constatée sur son équipement.
En cas de manquement à ces obligations, le salarié peut être sanctionné disciplinairement, voire engager sa responsabilité civile et/ou pénale en cas d’accident du travail lié au non-respect des consignes de sécurité.
Une protection essentielle pour les travailleurs
Le port obligatoire de chaussures de sécurité est donc une mesure fondamentale pour assurer la protection des travailleurs face aux risques professionnels. Employeurs et salariés ont chacun un rôle à jouer dans la mise en œuvre et le respect de cette obligation, qui contribue à prévenir les accidents du travail et à garantir un environnement professionnel sécurisé.
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