La donation au dernier vivant est un dispositif légal qui permet d’assurer la protection et la sécurité financière de son conjoint après son décès. Cet acte, réalisé par un couple marié ou pacsé, peut être une solution avantageuse pour préserver les intérêts patrimoniaux du survivant. Dans cet article, nous vous présentons les différentes modalités de cette donation, ses avantages et inconvénients, ainsi que les démarches à suivre pour la mettre en place.
Qu’est-ce que la donation au dernier vivant ?
La donation au dernier vivant, également appelée donation entre époux ou donation entre partenaires pacsés, est un acte juridique par lequel une personne décide de transmettre tout ou partie de son patrimoine à son conjoint en cas de décès. Il s’agit d’une mesure destinée à protéger le conjoint survivant et lui assurer un niveau de vie suffisant en lui garantissant l’accès aux biens du défunt.
Cette donation est soumise à certaines conditions et doit être réalisée devant un notaire pour être valide. Elle peut prendre différentes formes, selon les souhaits des conjoints :
- Une donation universelle, qui permet de transmettre l’ensemble du patrimoine;
- Une donation à titre universel, qui concerne une partie déterminée du patrimoine;
- Une donation à titre particulier, qui porte sur un bien précis.
Les avantages de la donation au dernier vivant
La donation au dernier vivant présente plusieurs avantages pour le conjoint survivant :
- Elle lui garantit un niveau de vie minimum en lui assurant l’accès aux biens du défunt, notamment en ce qui concerne le logement familial et les revenus qui en découlent (loyers, revenus fonciers, etc.);
- Elle permet d’anticiper les droits de succession, souvent élevés lorsqu’il s’agit de biens immobiliers ou d’un patrimoine important;
- Elle sécurise le patrimoine familial, notamment en cas de remariage ou de conclusion d’un nouveau PACS par le conjoint survivant;
- Elle peut être modulable et révocable à tout moment, offrant ainsi une grande souplesse aux conjoints.
Les inconvénients et limites de la donation au dernier vivant
Cependant, la donation au dernier vivant présente également quelques inconvénients et limites :
- Elle ne peut pas être réalisée entre concubins ni entre partenaires pacsés sans testament, car elle nécessite un acte notarié;
- Les frais de notaire peuvent être importants, surtout si le patrimoine transmis est conséquent;
- Elle peut entrer en conflit avec les droits des héritiers réservataires (enfants, petits-enfants), qui disposent d’une part minimale garantie par la loi et peuvent donc contester la donation au dernier vivant si celle-ci empiète sur leur réserve;
- Enfin, elle peut être soumise à des droits de mutation à titre gratuit, c’est-à-dire des impôts sur les donations, si la valeur des biens transmis dépasse un certain seuil.
Les démarches pour mettre en place une donation au dernier vivant
Pour mettre en place une donation au dernier vivant, il convient de suivre plusieurs étapes :
- Consulter un notaire pour discuter de votre situation patrimoniale et de vos souhaits en matière de protection du conjoint survivant. Le notaire vous conseillera sur la forme de la donation la plus adaptée à votre situation et vous informera sur les frais et les éventuelles conséquences fiscales;
- Rédiger l’acte de donation devant le notaire, en précisant les modalités choisies (donation universelle, à titre universel ou à titre particulier) et les conditions éventuelles (révocabilité, etc.);
- Signer l’acte de donation devant le notaire et régler les frais associés;
- Déposer l’acte auprès du service de publicité foncière compétent si la donation porte sur des biens immobiliers.
Il est important de noter que la donation au dernier vivant peut être révoquée à tout moment par l’un des conjoints, en cas de changement de situation (divorce, décès, etc.) ou simplement de volonté. Pour cela, il suffit de consulter à nouveau un notaire et de lui demander de rédiger un acte de révocation.
En conclusion, la donation au dernier vivant est une solution intéressante pour protéger son conjoint après son décès et lui garantir une sécurité financière. Cependant, elle doit être mûrement réfléchie et adaptée à votre situation patrimoniale afin d’éviter les éventuels conflits avec les héritiers réservataires et les conséquences fiscales. N’hésitez pas à consulter un notaire pour vous accompagner dans cette démarche et vous conseiller sur la meilleure solution pour vos besoins.
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