Le licenciement pour motif personnel est une situation complexe et délicate, tant pour l’employeur que pour le salarié concerné. Il est essentiel de bien maîtriser les règles juridiques qui l’encadrent afin d’éviter tout litige pouvant conduire à une contestation devant les tribunaux. Cet article vous présente les différentes étapes de la procédure de licenciement pour motif personnel, ainsi que les droits et recours des parties concernées.
Qu’est-ce qu’un licenciement pour motif personnel ?
Le licenciement pour motif personnel est une rupture du contrat de travail à l’initiative de l’employeur, fondée sur un motif lié au comportement ou à la personne du salarié. Il peut être disciplinaire (faute) ou non disciplinaire (insuffisance professionnelle, inaptitude…). Contrairement au licenciement économique, il ne repose pas sur des difficultés économiques de l’entreprise.
Les motifs de licenciement pour motif personnel doivent être réels et sérieux. Le Code du travail définit un motif réel comme étant « un élément objectif, vérifiable et non équivoque », tandis qu’un motif sérieux est celui qui « rend impossible le maintien du salarié dans l’entreprise ».
La procédure préalable au licenciement
Pour être valable, un licenciement pour motif personnel doit respecter une procédure précise, définie par le Code du travail. Voici les principales étapes :
- Convocation à un entretien préalable : l’employeur doit convoquer le salarié concerné par lettre recommandée ou remise en main propre, en précisant l’objet de l’entretien, la date, l’heure et le lieu. Cette convocation doit être envoyée au moins 5 jours ouvrables avant la date de l’entretien.
- Entretien préalable : lors de cet entretien, l’employeur expose les motifs du licenciement envisagé et recueille les explications du salarié. Ce dernier peut se faire assister par une personne de son choix appartenant au personnel de l’entreprise ou, à défaut, par un conseiller extérieur inscrit sur une liste officielle.
- Notification du licenciement : si l’employeur maintient sa décision après avoir entendu le salarié, il doit lui notifier le licenciement par lettre recommandée avec accusé de réception. Cette lettre doit mentionner les motifs du licenciement et indiquer que le salarié dispose d’un délai de 12 mois pour contester la décision devant le conseil de prud’hommes.
Certaines catégories de salariés bénéficient d’une protection particulière, tels que les représentants du personnel, les femmes enceintes ou les victimes d’accidents du travail. Leur licenciement pour motif personnel nécessite l’autorisation préalable de l’inspecteur du travail.
Les droits du salarié licencié
Le salarié licencié pour motif personnel a droit à :
- un préavis, dont la durée varie en fonction de l’ancienneté et de la convention collective applicable. Pendant le préavis, le salarié continue de percevoir sa rémunération et bénéficie d’un crédit d’heures pour rechercher un nouvel emploi.
- une indemnité de licenciement, dont le montant dépend également de l’ancienneté et de la convention collective. Cette indemnité est soumise à cotisations sociales mais exonérée d’impôt sur le revenu dans certaines limites.
- l’aide au retour à l’emploi (ARE), versée par Pôle emploi sous conditions d’éligibilité (durée minimale d’affiliation, recherche active d’emploi…).
Les recours en cas de contestation
Le salarié qui estime que son licenciement pour motif personnel est injustifié peut saisir le conseil de prud’hommes dans un délai de 12 mois à compter de la notification du licenciement. Les motifs de contestation peuvent être :
- l’absence ou l’insuffisance de motif réel et sérieux, par exemple si les faits reprochés sont inexacts ou ne justifient pas un licenciement;
- la violation de la procédure, par exemple en cas de non-respect des délais ou de l’entretien préalable;
- la discrimination, si le licenciement est fondé sur un motif prohibé par la loi (sexe, origine, opinions politiques…).
En cas de succès du recours, le conseil de prud’hommes peut prononcer la nullité du licenciement et ordonner la réintégration du salarié dans l’entreprise, avec versement des salaires dus depuis son départ. Si la réintégration n’est pas possible, le juge peut accorder des dommages et intérêts au salarié en réparation du préjudice subi.
Il est vivement recommandé de consulter un avocat spécialisé en droit du travail afin d’évaluer les chances de succès d’un recours et d’être accompagné tout au long de la procédure.
Ainsi, le licenciement pour motif personnel est une situation qui nécessite une grande rigueur dans le respect des règles juridiques et des droits des parties concernées. L’accompagnement d’un avocat pourra être utile tant pour l’employeur que pour le salarié afin d’éviter les litiges et les contentieux prud’homaux.
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